Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je suis comme toutes celles que vous connaissez. Je pourrais être votre soeur, votre amie, votre collègue ou simplement votre voisine. Ici, je vous parle de mon quotidien et de celui de ma famille pour mettre un peu de lumière sur la vie avec un enfant différent! mamantupperware@hotmail.ca

lundi 30 avril 2012

Un weekend à oublier (2e partie)


Donc, comme je le disais hier, j'ai finalement décidé de me rendre à l'urgence dimanche matin. En arrivant, j'ai été très surprise : la salle d'attente était VIDE! Vide comme dans VRAIMENT vide.

Je me suis pris un petit numéro et me suis assise sur les sièges destinés aux clients en attente d'être triés. Moins de 2 minutes plus tard, une infirmière m'invitait à prendre place dans la salle de triage. Je me suis assise avec difficulté, j'ai remis ma carte soleil et j'ai répondu à toutes les questions. Comme j'avais avec moi mon dernier rapport de résonance magnétique, l'infirmière avait déjà en mains beaucoup d'information en lien avec ma problématique.

Après avoir vérifié mes signes vitaux, pris la liste de mes médicaments, elle me demanda de l'attendre quelques instants. Elle allait faire une photocopie du résultat d'examen afin que je puisse mettre l'original en sûreté. Quand elle est revenue, en plus de l'original de mon résultat elle apportait aussi... un fauteuil roulant. Elle me pria de m'y installer et m'annonça qu'elle m'installait sur civière pour être vue rapidement.

Je vous mentirais si je vous disais que j'étais surprise. Je savais bien en me rendant à l'hôpital que je serais vue rapidement. Je savais aussi ce qui m'attendait.

Une fois à la civière, l'urgentologue est arrivée et a débuté son questionnaire. Bien sûr, elle me confirma que les symptômes que j'éprouve depuis maintenant deux semaines sont typiques et correspondent au tableau clinique de la hernie discale avec compression médullaire. Par contre, elle s'est faite rassurante en m'expliquant que l'important pour le moment était de contrôler la douleur et de me trouver une neurochirurgien. Son plan pour moi en ce beau dimanche ensoleillé? Trouver LE cocktail de médicaments qui soulagerait la douleur jusqu'à ce que j'obtienne un rendez-vous avec le spécialiste. Elle commença donc en me faisait administré une dose d'opiacé moyennement élevée. Soixante minutes après la première administration, n'étant pas soulagée, elle a augmenté la dose. Et puis... ça y'était! Bon d'accord, je ne suis pas soulagée à 100 %, mais au moins, j'arrive à marcher et je ne suis pas trop amortie. En 6 heures, nous avons trouvé un cocktail efficace et j'ai pu retourner chez moi avec les miens.

Donc, tout ce qu'il me reste à faire maintenant est d'obtenir un rendez-vous en neurochirurgie, d'obtenir un rendez-vous en résonance magnétique et de débuter la physiothérapie.

Le meilleur dans tout cela? Fiston Tupperware va bien. Princesse Tupperware va bien. Bébé Tupperware va bien. Papa Tupperware va bien. Je peux donc me concentrer sur mon rétablissement.

Image internet

                                         

dimanche 29 avril 2012

Un weekend à oublier... (1ère partie)

Vous conviendrez avec moi que le week-end est habituellement fait pour relaxer en famille, voir des amis, profiter du beau temps, jouer dehors, écouter la télé, cuisiner, faire un peu de ménage, se mettre à jour avec le lavage... Bref, le week-end, c'est plaisant! Mais ce week-end, permettez-moi de vous dire que même le soleil n'a pas réussi à me donner le sourire.

Samedi, mon amoureux s'est occupé des enfants pendant que de mon côté je prenais la matinée pour relaxer et reconduire ma fille à la fête d'une copine. Après l'avoir déposée, j'avais rendez-vous chez mon médecin de famille. En entrant dans son bureau, elle me trouva bien amochée! Après lui avoir expliqué mes douleurs au dos qui durent depuis maintenant 2 semaines, elle s'est inquiétée. Elle a reconduit mon arrêt de travail jusqu'à la fin mai, m'a prescrit des analgésiques de force G, m'a remis une demande de consultation urgente en neurochirurgie et m'a demandé une chose effroyable! Elle m'a demandé de partir de la clinique et de me rendre immédiatement à l'urgence de l'hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. Stupéfaite, je lui ai dit qu'il en était hors de question et que je n'irais pas passer 22 h dans une salle d'attente. Elle comprenait que je ne veuille pas y aller, mais m'a expliqué qu'elle croyait sérieusement que mes hernies discales s'étaient détériorées et que ma moelle épinière était probablement beaucoup plus comprimée qu'auparavant. Elle maintenue donc sa recommandation d'aller au centre hospitalier malgré mes objections.

En quittant la clinique, je devais aller chercher ma fille chez son amie. Un peu sous le choc de ma discussion avec mon médecin, j’espérais que ma fille collabore et que je puisse la ramener en moins de 5 minutes. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées ainsi.

En arrivant chez son amie, ma fille était très agitée. Plutôt que de venir sagement mettre ses chaussures et son manteau, elle s'est jetée par terre en hurlant qu'elle ne voulait pas partir et qu'elle ne mettrait ni son manteau ni son chapeau. Comme mes douleurs au dos sont atroces, je ne pouvais pas me pencher pour l'habiller et encore moins pour la prendre dans mes bras. Après avoir usé des menaces les plus atroces (Plus jamais de fête pour toi! Tu iras dans ta chambre dès que l'on arrive à la maison!) elle finit par s'habiller. Au moment de partir, j'ai remercié la maman et lui ai demandé rapidement si ma fille s'était bien comportée. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que ma princesse avait été plutôt infernale! Elle a frappé une amie et perturbé le groupe par son agitation. J'étais sidérée et très gênée de cela.

Dans la voiture, pas besoin de vous dire que ma fille a eu droit à un sermon de première qualité! Une fois à la maison, je l’ai envoyée dans sa chambre illico... et j'ai craqué. En larmes, je me suis cachée dans la salle de bain. Papa Tupperware, qui était assis au salon au moment de notre retour, avait l'impression qu'il en avait manqué un bout! Il est rapidement venu me voir pour me demander ce qui se passait. Je ne savais pas quoi lui répondre, je ne savais pas par où commencer! Étais-je dans cet état en raison de mon rendez-vous médical, de ma douleur qui refuse de partir malgré la médication ou parce que ma fille m'avait donné du fil à retordre? Bref, peu importe la raison, tout ce que j'ai trouvé à dire c'est : « Pu capable! À boutte! Burn-out! Douleur! Arggggggg! » Par chance, Papa Tupperware a tout compris!

Quand j'ai fini par sortir de la salle de bain, ma fille dormait et moi je suis allée me coucher. Une heure plus tard, mon « burn-out » était fini, ma douleur encore présente, mais mon avenir semblait moins sombre. Nous avons fait garder les enfants et nous sommes sorties avec un couple d'amis. On a ri, j'ai pleuré, on a bien mangé puis on est rentré.

Malheureusement, la nuit fût horrible : je n'ai pas fermé l’œil une seule minute, et cela malgré la médication. À l'aube, j'ai décidé de suivre le conseil de mon médecin.

À 8 h 30, j'arrivais à l'urgence. Quinze minutes plus tard, j'étais admise et j'avais un médecin à mon chevet. Alors, note à moi même : la prochaine fois, écoute ton médecin (et Papa Tupperware!).

Image internet

vendredi 27 avril 2012

Petit bonheur du vendredi! (13)

Même si je suis en congé forcé depuis lundi...
Même si ma semaine a été bien différente qu'à l'habitude...
Même si j'ai eu le temps de me reposer et de tranquillement faire le plein...
Même si j'ai pris le temps de prendre le temps quotidiennement...
Même si j'ai pu profiter plus longuement de mes enfants...
Même si en ce moment, malgré la douleur, je n'ai pas trop à me plaindre de ce qui m'arrive en ce moment...
J'apprécie le fait que ce soit vendrediii!!!
Un petit deux jours en famille s'annonce!
Un petit deux jours tranquille, mais qui nous permettra de nous retrouver...
Un petit deux jours avec RIEN de planifier...
Un petit deux jours parfait... tout simplement!
Bon weekend à tous!

jeudi 26 avril 2012

Cré Fiston Tupperware!


Alors que je me demandais sérieusement ce que j'aurais à vous raconter pendant mon congé... et bien Fiston Tupperware s'est chargé de mettre du piquant dans notre vie.

Vers 19 h, alors que nous écoutions tranquillement Les étoiles du Dodo, fiston s'est mis à hurler. Et quand je dis hurler, c'est un euphémisme!

Surprise, je lui demande ce qui lui prend de crier ainsi. Il me répond (toujours en hurlant!) qu'il a mal. Il saute sur place, s'agenouille, se relève, pleure et crie. Tout cela en tenant « ses parties personnelles ».

Je m'approche de lui, le prends dans mes bras et lui demande de me laisser regarder. Seriez-vous vraiment surpris si je vous dis qu'il a refusé? Bien sûr que non hein?

Donc, après 20 minutes de lamentations intermittentes, de périodes de douleurs aiguës suivies de périodes d'accalmie, il me laisse enfin regarder (après que j'ai fait le serment de NE PAS toucher!).

Je ne vois rien. Pas d'enflure, pas de rougeur majeure, pas d'ecchymose, pas d'hématome, pas de plaie. Rien. Niet. Nada.

Vers 19 h 40, il hurle encore. Il pointe son entrejambe en me disant que la douleur est « full atroce genre! » Un peu excédée de tout ce cirque, je l'avise clairement que s'il me niaise, il aura à faire à moi!

En larmes, il me demande de l'emmener à l'hôpital.

Je fais monter ma mère afin qu'elle prenne soin des petits et j'enfile mon manteau (Fiston Tupperware est déjà tout habillé dans l'entrée, les deux mains en coquilles sur son entre-jambes!)

Avant de quitter, je lui administre du Tylenol et je braque mes yeux dans les siens. « Si je me déplace à l'hôpital et que je réalise que tu n'as rien, je t’avertis mon fils tu seras privé de télé pour une semaine et de jeux vidéo pour un mois! »

J'envoie un texto à Papa Tupperware et je quitte pour l'hôpital.

En arrivant là-bas, aucune surprise! C'est bondé! Selon les personnes présentes, qui se font un point d'honneur d'aviser tous les nouveaux arrivants du délai d'attente, nous ne sommes pas sortis d'ici! Délai moyen : 10 h!

Après plus de 60 minutes sur les sièges rouges, nous accédons à la salle de triage. L'infirmier qui nous reçoit est très sympathique et Alexandre est bien content qu'il soit un homme. Pas question de baisser son pyjama devant une infirmière!

Au moment d'expliquer ce qui nous amène par cette belle soirée d'avril, je dois avouer que j'étais un peu gênée. Je lui explique donc les douleurs de Fiston, l'absence de symptômes apparents, mais aussi la crainte d'une torsion testiculaire. L'infirmier m'a tout de suite rassurée, m'expliquant que j'avais bien réagi.

Comme je suis infirmière aussi (ce que je me garde bien de dire lorsque je consulte avec mes enfants!), je sais bien que la torsion est une urgence médicale qui demande une intervention chirurgicale rapide, mais comme le tableau clinique n'est pas complet je doute un peu de la pertinence de notre visite au centre hospitalier.

Après avoir énuméré la liste de diagnostics et des médicaments pris par Fiston, nous passons à la civière pour l'examen physique.

Habituellement, lors de l'examen physique, Fiston Tupperware n'est pas des plus collaboratif. Il a la fâcheuse habitude de crier et de se débattre. Mais allez savoir pourquoi, pas aujourd'hui! Il était d'un calme incroyable. Avouons aussi que l'infirmier, un beau jeune homme au teint basané, a su le mettre en confiance rapidement. Son attitude calme et sa voix douce ont eu vite fait de rassurer mon fils et de rendre l'expérience plutôt agréable.

Après l'examen physique, l'infirmier est rassuré. Il ne juge pas nécessaire que nous restions là à attendre. Il me suggère de continuer de donner du Tylenol et de surveiller le tout jusqu'au lendemain.

Au moment de partir, l'infirmier a pris quelques instants pour me faire une confidence. Il m'a dit qu'il souffrait aussi de troubles anxieux et d'hyperactivité. Il m'a dit ne pas avoir besoin de médicament, mais bien comprendre comment mon fils se sentait.

En sortant de l'urgence, mon fils m'a demandé s'il était privé de télé et de jeux vidéo étant donné qu'il n'avait rien de très très grave. En guise de réponse, je lui ai dit que s'il se couchait illico en arrivant, sans perdre une seule nanoseconde, on oublierait l'incident! Je lui ai aussi avoué que j'étais plus inquiète que fâchée et qu'au fond... ce n’était pas très brillant de ma part! Ce à quoi il a répondu : « Moi aussi j'étais inquiet... mais c'est vrai que c'était nono ton affaire! »

mercredi 25 avril 2012

Au centuple


Souvent, je me demande si mes enfants comprennent le tiers des choses que j'essaie de leur inculquer...

À table, je leur demande de fermer la bouche en mâchant, de rester assis sur leur postérieur et d'éviter le plus possible d'utiliser autre chose que leurs doigts pour s'alimenter.

À la salle de bain, je demande aux garçons d'avoir l'obligeance de baisser le siège de toilette lorsqu'ils ont terminé, et ce par respect pour les deux femmes de la maison qui n'apprécient pas du tout de se retrouver les fesses dans l'eau en pleine nuit!

Dans leurs chambres, je leur demande d'être ordonné, de faire leur lit et d'éviter de laisser leurs vêtements de nuit au sol... histoire de pouvoir les porter plus d'une fois, m'évitant ainsi de faire une lessive de plus à la fin de mes journées.

Dans les aires communes, je leur demande d'éviter de laisser traîner des jouets au sol, surtout ceux qui ont tendance à avoir des roues ou qui sont si petits qu'ils peuvent facilement générer des douleurs atroces sous mes pieds (ou ceux des autres bien sûr!)

Entre eux, je leur demande d'être patient et de faire preuve de gentillesse. Je demande à mon plus vieux d'aider sa sœur à faire son lit ou d'aider Bébé Tupperware à attraper les jouets placés trop haut ou qui ont élu domicile sous les canapés. Je demande à ma fille de partager ses jouets et son espace avec ses frères, même si parfois elle préférait que je les enferme tous les deux dans le garage. Je demande à bébé Tupperware de NE PAS tirer les cheveux de sa sœur et d'avoir l’obligeance de ramasser les choses qu'il s'amuse à lancer un peu partout.

Avec moi, je leur demande de comprendre que je n'ai que deux mains et qu'ils doivent participer à la vie familiale en m'aidant lorsque je leur demande. Je ne leur impose pas de tâches de façon systématique, mais j'apprécie qu'ils ne rechignent pas quand je leur demande des choses simples comme : va porter ton sac dans ta chambre, place les souliers correctement dans l'entrée ou va vider le bac de recyclage dans la poubelle extérieure.

Comme bien des mères, je répète (trop?) souvent. J'ai toutefois toujours eu bon espoir qu'un jour ils me le rendraient au centuple (même si en ce moment, je suis manifestement une source d'irritation dans leur petite vie!).

Ce matin, et depuis maintenant près d'une semaine, j'ai eu beaucoup d'aide de leur part. Ma mobilité étant, disons-le, très réduite, je n'arrive pas à tout faire sans grimacer. C'est donc Fiston Tupperware qui ramasse les jouets qui traîne au salon et qui range les souliers dans l'entrée. C'est bébé Tupperware qui monte sur un banc, pour ensuite monter sur une chaise et finalement monter sur la table de la cuisine afin que je puisse finir de l'habiller. Et c'est Princesse Tupperware qui a la gentillesse de.... me mettre mes bas!

Alors oui, je répète souvent. Mais aujourd'hui, ils me l'ont rendu au centuple!
Merci mes amours!

mardi 24 avril 2012

Dans mon,ton ou son lit?

Inévitablement, quand on a une petite maison, mais beaucoup d'enfants, on finit par manquer d'espace vital.

Avec trois chambres au rez-de-chaussée, nous devions obligatoirement faire partager une chambre par deux enfants. Comme Fiston Tupperware éprouve des troubles du sommeil depuis plus d'un an, nous avons décidé de laisser Bébé Tupperware avec sa grande sœur.

Dans leur chambre, l'espace est restreint. Comme Bébé Tupperware est trop petit pour que nous installions un lit superposé, nous avons fait l'acquisition d'un lit de transition. Ainsi, nous avons réussi à faire entrer dans la (très) petite pièce le lit de Princesse Tupperware, celui de Bébé Tupperware ainsi que leurs commodes respectives. Nous n'avons pas perdu un pouce carré de superficie!

Après quelques semaines de cohabitation, tout semblait aller pour le mieux. Malheureusement, jusqu'à récemment, Bébé Tupperware se réveillait souvent la nuit, perturbant ainsi le sommeil de sa sœur… et celui de ses parents! Habituellement, quand il se réveille, il hurle et frappe dans la porte de la chambre jusqu'à ce que nous allions le chercher. Mais depuis quelque temps, il a trouvé une autre stratégie pour obtenir réconfort et chaleur humaine en pleine nuit : il rejoint sa sœur. Il a même réussi à se faire une place dans son lit à l'heure même du couché, laissant ainsi le lit de transition vide. L'avantage de cette situation? Nous dormons la nuit, et je n'ai plus besoin de faire son lit!

Nous avons bien tenté quelques fois de le coucher dans son lit, de le rassurer et de lui chanter des chansons. Nous l'avons aussi félicité s'il prenait l'initiative de s'installer dans son propre lit à l'heure du coucher... mais nous avons réalisé rapidement que derrière la porte close, il se dépêchait d'aller rejoindre sa sœur. Nous ne découvrions le stratagème qu'à son levé, découvrant alors qu'il n'avait pas passé plus de 5 minutes dans son petit lit.

Mais combien de temps cela durera-t-il? Devons-nous les laisser dormir ensemble ou forcer Bébé à dormir seul dans son lit de transition? Comment gérerons-nous cela si un jour Princesse Tupperware ne veut plus d'un petit ver à choux dans son lit la nuit? Devons-nous le pousser vers l'autonomie le plus rapidement possible, ou leur laisser le droit de passer leurs nuit sensemble?

Et vous? Vos enfants dorment-ils chacun dans leur lit respectif? Auriez-vous des trucs à me suggérer?


lundi 23 avril 2012

En avoir plein le...dos!


Que pourrais-je bien vous raconter d'intéressant aujourd'hui? Mis à part peut-être que je me suis levée ce matin, pour une septième journée consécutive, avec un mal de dos atroce. Qu'une fois debout j'ai réalisé qu'il y avait de la neige dehors et qu'en plus, le vent avait littéralement arraché une partie de la clôture extérieure! Que je me suis dirigée clopin-clopant à la cuisine, que j'ai préparé le déjeuner des enfants et je me suis connectée à internet pour essayer (encore!!!) d'obtenir une place en clinique sans rendez-vous.

La majorité d'entre vous conviendra sûrement que depuis quelques années, il vaut mieux ne pas être malade, sinon il faut s'armer de patience pour essayer de voir un médecin. Dans notre secteur, peu de choix. Appeler une centaine de fois à la clinique du coin et espérer avoir en ligne la secrétaire qui ne vous annoncera PAS que la clinique est complète pour la journée ou vous lever aux aurores pour aller boire votre premier café du jour devant une porte close en attendant qu'une autre clinique du secteur ouvre ses portes et que l'on vous octroie un billet numéroté pour revenir vous inscrire un peu plus tard.

Ce matin, ma chance a tourné. Je n'ai jamais obtenu la ligne à la clinique et je n'ai pas non plus dû me rendre à 6 h à une autre clinique. Par miracle, j'ai réussi à obtenir une place via smsclinique dans un autre sans rendez-vous situé dans une ville voisine. Pour la modique somme de 10 $, j'ai su à 8 h que je serais attendue à 16 h 25 au bureau du médecin. On me confirmerait via message texte 30 minutes avant mon rendez-vous que l'heure n'avait pas été modifiée, me laissant ainsi un délai de 30 minutes pour me rendre sur place.

Ceux qui me lisent depuis quelque temps savent que je ne suis habituellement pas pour ce genre de procédure à deux vitesses (cliquez ici pour me relire), mais cette fois, j'ai dérogé à mes propres convictions. La douleur étant insupportable, je ne me voyais pas du tout debout dehors pendant près de deux heures à attendre un petit coupon. De plus, je n'aurais pas survécu aux bourrasques de vent et de pluie qui auraient déferlé sur ma petite tête.

Donc, à 16 h 25, me voilà assise (ou plutôt assise sur le bout de la chaise, le dos bien droit et en prenant soin de ne PAS baisser la tête) dans le bureau du médecin. Je lui explique que j'ai mal dans le dos, que je me suis probablement fait une entorse lombaire sans m'en rendre compte et que dans deux ou trois semaines je serai sur pieds. Bref, je banalise!

Devant moi, le médecin me regarde d'un air incrédule et me redemande si je suis bel et bien infirmière. Comme aux dernières nouvelles c'est bel et bien le cas, je maintiens ma réponse : OUI!

En main, ce médecin que je rencontre pour la première fois a un rapport de résonance magnétique fait en janvier. Bien sûr, le rapport parle de deux hernies discales, d'une compression médullaire et de discopathies dégénératives. Bref, dans mon livre à moi : rien de grave... tant que ça ne fait pas mal! Il paraîtrait que dans son livre à lui, ce n'est pas tout à fait la même histoire...

Au final, je suis sortie du bureau avec : un arrêt de travail, des médicaments 6 fois par jours, une demande urgente de résonance magnétique, une possibilité de consultation rapide en neurochirurgie à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal... et la promesse que j'en ai pour 6 mois à ne pas travailler!

Euh... quelqu'un pourrait aviser mon dos que j'ai 30 ans, que je suis active et que j'ai 3 jeunes enfants qui comptent sur moi? Quelqu'un pourrait dire à mon dos que la blague a assez duré et que d'ici quelques jours je m'attends à ce que ma jambe gauche reprenne du service et que la douleur soit allée voir ailleurs?

Si l'on envoie tous un courriel à mon dos, vous croyez qu'il voudra s'asseoir à ma table de négociation? Parce que sinon, je me demande bien sur quoi je vais vous entretenir dans les prochaines semaines qui vaille la peine d'être raconté et qui ne soit pas d'un pathétique de première qualité!

Suffit le mauvais Karma!!!

Les ondes positives sont priées de se présenter au domicile de Maman Tupperware IMMÉDIATEMENT!


Image internet
                                                        

dimanche 22 avril 2012

Les limites du traitement pharmacologique


Souvent, l'instinct maternel ne ment pas. C’est une sensation étrange qu'une action ou une situation en cours ne donne pas le résultat attendu. C'est aussi la conviction viscérale qu'une décision doit être prise pour le bien-être de son enfant et ce nonobstant le manque de « qualification » en lien avec ladite situation.

Donc...

Lors du dernier rendez-vous en pédopsychiatrie de Fiston Tupperware, il a été décidé d'introduire une troisième molécule dans son traitement du TDA-H et de l'anxiété. Comme l'introduction du Vyvense semblait concluante, le médecin s'est attaqué au manque de sommeil (flagrant!) de notre fils. Afin de lui assurer plusieurs heures de sommeil sans réveil nocturne, elle lui a prescrit du Seroquel. (Gulp!)

Le séroquel (ou quétiapine) est un antipsychotique principalement utiliser pour traiter les épisodes maniaques ou dépressifs des gens souffrant de maladie affective bipolaire. Il est aussi utilisé dans le traitement de la schizophrénie.

Bien sûr, dans le cas de mon fils, le médicament avait pour but de l'aider à dormir sans se réveiller. Vous imaginez donc que même à faible dose, ce n'est pas le genre de molécule que l'on s'attendrait à donner à son enfant de 6 ans. Combiné au Risperdal (anxiolytique-antipsychotique) qu'il prend déjà à l'heure du souper, nous avions en main un cocktail assez puissant!

En me présentant à la pharmacie pour faire remplir l'ordonnance, j'ai eu un sérieux doute. Ce médicament allait-il assommer mon fils? Allait-il le rendre « zombie »? Je ne voulais pas que mon petit bonhomme devienne une loque humaine et qu'il perde l'étincelle qui brille dans ses yeux. C'est pour ces raisons que j'ai demandé à la pharmacienne de me donner des comprimés pour une seule semaine, histoire d'évaluer l'efficacité et la pertinence du traitement.

Les premières nuits, pas trop de changement. Il se réveille la nuit, mais dort plus tard le matin.

La 4e nuit, il s'est réveillé et il est venu nous rejoindre. Son corps était mou comme de la guenille, ses bras retombaient flasques dans le lit lorsqu'on les soulevait, mais il avait de légers spasmes musculaires dans ses jambes. Cette nuit-là, nous l'avons gardé avec nous.

La 5e nuit, même chose.

Le lendemain, un ami spécialisé en santé mentale m'a demandé de vérifier que Fiston ne présentait pas de tremblement ou de mouvements non contrôlés de ses jambes pendant son sommeil. Il m'expliqua aussi que notre garçon pourrait développer une intolérance aux textures (ex.couverture, vêtements). Il ajouta que s'il présentait ce genre de trucs, je devais contacter le médecin et cesser le Séroquel.

La 6e nuit, mon fils faisait du vélo avec ses jambes pendant son sommeil et ne tolérait pas ses couvertures. Son corps était chaud et flasque alors que ses yeux étaient entreouverts. Papa Tupperware et moi n'avons pas aimé cela. Nous avons cessé la médication et avisé le médecin.

La nuit suivante, même histoire et ce malgré le fait que nous n'avions pas donné la médication. Si Forest courrait, Alex lui, il pédalait!

Dans la journée, j'ai constaté que notre garçon semblait encore amorti, plus au ralenti et plus refermé sur lui-même. C'est cette journée même où il y a créé beaucoup d'émoi en décidant de marcher de l'école à la maison.

La nuit suivante... plus rien. Mon fils s'est réveillé, mais a arrêté de pédaler.

Ce que notre fils a expérimenté s'appelle des symptômes extrapyramidaux. Ces symptômes s'apparentent à la maladie de Parkinson puisqu'ils correspondent, lorsqu'ils sont tous présents, à cette maladie. La nuit, mon fils présentait de la dystonie, c'est-à-dire des spasmes musculaires bizarres. L'arrêt de la médication a suffi à le défaire de ces symptômes.

Mon fils a six ans, il souffre d'un TDA-H sévère de type mixte, de troubles anxieux généralisés et de trouble oppositionnel. Nous traitons son TDA-H avec le Vyvense et son anxiété avec le Risperdal. Pour ce qui est de son sommeil, et bien, on poursuivra avec la mélatonine (produit naturel favorisant l'endormissement) et on apprendra à vivre avec les réveils nocturnes!

La prochaine fois, je me fierai à mon instinct. Parfois, il est préférable de vivre avec certains désagréments plutôt que de chercher sans cesse un traitement pharmacologique aux symptômes jugés plus dérangeants.

                                                          

** Ce texte ne consitue pas une évaluation médicale. Si vous ou un proche éprouvez des symptômes similaires, prière de poursuivre votre traitement et de consulter votre médecin.**

vendredi 20 avril 2012

Petit bonheur du vendredi! (12)

Allons... Soyons honnêtes!
Cette semaine n'aura pas été ma meilleure semaine.

Ce que j'en retiens?
La vie m'a donnée beaucoup plus que ce que je crois souvent qu'elle me prend.

Après un dernier 48 heures TRÈS intense :
Mal de dos
Épuisement
Décharge d'adrénaline qui m'a privée de quelques heures de sommeil...
Et bien aujourd'hui, c'est vendrediii!

Congé forcé pour moi,
Plusieurs appels téléphoniques à faire pour éviter que des événements comme celui d'hier ne se reproduisent,
Dîner avec la meilleure des amies,
Rencontrer la direction de l'école que mon fils intégrera en août prochain,
Revenir à la maison,
et savourer quelques instants de liberté dans une maison silencieuse...

Retour de Fiston Tupperware,
Départ pour la garderie (c’est redondant, mais je dois bien aller les chercher même si c'est vendredi!),
et aller souper chez des amis avec les enfants (m'évitant ainsi le supplice des poêles et  des chaudrons!),

J'adore le vendredi!
Encore plus depuis jeudi! ;-)
Bon weekend!

jeudi 19 avril 2012

Mais où est Fiston Tupperware????


Rapport de l'incident #001 du 19 avril 2012


16h00 :
Je reçois un appel de ma mère me demandant si je suis allée chercher mon plus grand directement à l'école. Elle m'explique qu'il n'est pas descendu de l'autobus scolaire. Je lui réponds que je suis sur la route et que Fiston n'est PAS avec moi. Plus ou moins inquiète, je me dis qu'il a manqué l'autobus et qu'il est au secrétariat de l'école. Mais si c'est le cas, comment se fait-il que l'école ne m'ait pas appelée?? Si l'on considère qu'il prend l'autobus à la fin des classes vers 15 h 30, il y a longtemps que j'aurais dû être avisée non?


16h02 :
Je suis en ligne avec la secrétaire de l'école. Elle vérifie auprès de l'enseignante si mon garçon est encore en classe ou au service de garde.....


16h03 :
Selon l'enseignante, Fiston a pris l'autobus. Il n'est pas dans l'école!


16h05 :
Je somme la secrétaire d'appeler immédiatement la compagnie d'autobus scolaire pour localiser mon fils. Je l'avise que je serai là dans 10 minutes. J'appelle ensuite la garderie pour les aviser que je ne sais pas à quelle heure j'arriverai pour récupérer mes deux plus jeunes. Mon fils a disparu.


16h06 :
J'avise (hystérique) Papa Tupperware. Il m'informe qu'il part du travail immédiatement pour me rejoindre. Il me demande de l'appeler quand j'arrive à l'école

16h08 :
Plusieurs scénarios catastrophiques prennent forme dans ma tête. Mes larmes coulent, ma respiration est laborieuse. Je réussis à me calmer, mais avec beaucoup d'efforts!

16h12 :
J'arrive à l'école. L'enseignante est au secrétariat. Elle m'explique que mon fils a pris toutes ses choses, comme à l'habitude, et qu'il est sorti prendre l'autobus scolaire. L'enseignante responsable de la surveillance de l'embarquement me confirme qu'elle l'a vu près des autobus, mais ne peut confirmer qu'il y est bel et bien monté.


16h13 :
Xième appel à l'interphone général sommant mon fils de bien vouloir se présenter au secrétariat IMMÉDIATEMENT!


16h14 :
La secrétaire explique (encore) la disparition de mon fils à la répartitrice de la compagnie d'autobus scolaire. Elle lui donne sa description ainsi que le numéro d'autobus scolaire que devait prendre mon garçon. La répartitrice tente de rejoindre la chauffeuse.

16h13 :
J'appelle Papa Tupperware. Pas de trace d'Alexandre. La tension est haute.


16h15:
Je craque. Je suis hystérique. OÙ EST MON FILS????


16h18:
La secrétaire me tend le téléphone afin que je parle à la répartitrice. Selon cette dernière, mon fils a été vu par SA chauffeuse, déambulant sur la route 337 avec « un plus grand ». Lorsque je demande (ou plutôt je hurle!) à la dame pourquoi la conductrice ne s'est pas arrêtée pour le faire monter plutôt que de le laisser marcher sur le bord de la route, elle me répond « qu'ils ne sont pas un service de garderie!!! » (**C'est à ce moment où j'ai senti que j'allais perdre la tête!) Elle me donne ensuite l'angle des rues où il a été vu et ajoute qu'elle comprend mon inquiétude! (F*** Y**!!!)


16h25:
Je demande à la secrétaire de contacter immédiatement les policiers. Nous avions déjà perdu trop de temps! Elle se charge donc de les appeler pendant que je cours à ma voiture. Je pars chercher mon fils.


16h30 :
Mon cellulaire sonne. C'est la secrétaire. Un policier a retrouvé mon garçon! Il l'a recueilli sur le bord de la route suite à un appel de citoyens qui ont signalé la présence d'un jeune enfant qui errait sur la route 337 en direction sud. Les 3 hommes ont trouvé étrange la présence d'un si petit bonhomme sur une route si passante et où les véhicules roulent à grande vitesse (70 km/h en moyenne!)


16h35 :
J'arrive chez moi. Le policier est là avec mon fils et ma mère. En vraie mère de famille sur le bord de la syncope j'ai éclaté comme une madeleine et j'ai serré mon fils longuement dans mes bras. Il avait le regard un peu hagard, ses vêtements étaient trempés de sueur.... et des larmes coulaient sur ses joues.
Après quelques échanges de coordonnées et quelques mots échangés avec le policier, nous sommes rentrés à la maison.


La version d'Alexandre :

Il a tenté de rattraper l'autobus, mais la chauffeuse a continué de rouler. Il a décidé de marcher. Il n'a pas pensé à retourner dans l'école pour aviser qu'il avait manqué le bus. Comme il y avait sur le chemin des enfants de son école qui retournaient à la maison à pied, il s'est joint au groupe. Une fois seul, il a poursuivi sa route. Près d'un garage jaune et bleu, un homme s'est mis à le suivre et il a eu peur. Il n'a plus su quoi faire. L'homme lui a alors crié de ne pas s'inquiéter, que la police arrivait. Quelques instants plus tard, le policier embarquait mon garçon dans son auto-patrouille et le ramenait sain et sauf à sa maman!

La version de maman:

Et moi bien.... j'ai passé les pires 40 minutes de ma VIE! Au final, il y aura plus de peur que de mal, mais clairement, j'aurai une discussion avec la chauffeuse de mon fils demain!




mercredi 18 avril 2012

Le dernier carré


Toutes les femmes de ma vie ont des enfants. Certaines n'en ont qu'un un seul, d'autres plusieurs. Certaines travaillent, d'autres pas.

L'avantage d'avoir des amis qui ont des enfants, c'est que l'on peut échanger sur notre quotidien.

Parfois on en rit. Parfois on en pleure.

Je fais partie de celles qui ont gagné à la loterie de l'enfant différent et mon quotidien est plutôt différent de celles qui n'ont rien raflé lors du tirage.

Depuis bientôt deux ans, ma vie n'est centrée que sur une chose : mon enfant. Je pense à lui tout le temps. Je pense à son passé (avant les problématiques), à son présent et à son futur. Je pense à lui quand je suis dans ma voiture, quand je suis au boulot, quand je suis avec des amis et même quand je suis avec lui. Je l'observe, je l'analyse, je l'évalue, je me questionne... j'ambitionne.

Quand le téléphone sonne et que l'afficheur indique le nom de son école, je sais que ma journée vient de faire un 180 degrés. Si je suis au boulot, je sais que je devrai probablement quitter. Si je suis en train de faire les courses, il m'arrive de ne pas prendre le temps de payer et de partir en laissant mes trucs au centre de l'allée la plus étroite du magasin. Quand j'ai de la visite (rares sont les fois où j'ai de la visite!), je dois parfois leur demander de finir leur petit café et leur montrer la porte. Bien sûr, mes visiteuses ont chaque fois compris. Chaque fois, je leur ai dit que l'on remettrait cela, mais ça n'a jamais été remis.

Je me suis toujours considérée forte, créative et pleine de ressources. Je n'ai jamais hésité à solliciter de l'aide auprès de ceux en qui j'ai confiance et je n'ai jamais minimisé l'impact de tous les désagréments que peut causer le fait d'être une maman différente.

Mais près de 2 ans après le début de cette aventure, je regarde le chemin parcouru et je me demande parfois si j'aurai la force de continuer encore bien longtemps. Combien de temps encore pourrai-je vivre ainsi, sur le qui-vive, et prête à intervenir pour mon enfant?

Combien de temps pourrai-je encore concilier famille-travail-et-différence? Quand est-ce que l'on réalise que l'élastique risque de fendre ou que le gouffre nous attend au prochain tournant? Comment fait-on pour s'arrêter et prendre le temps de guérir les blessures que l'on se plaît à beurrer d'onguents et à couvrir de pansements qui finissent tous par décoller et avoir besoin d'être remplacé?

Je souris encore (et mon sourire est sincère), j'arrive encore à rigoler et à avoir du plaisir dans la vie, mais (trop) souvent, je réalise que je ne veux jamais être là où je suis quand j'y suis. Au boulot, je voudrais être à la maison. À la maison, je voudrais être au gym. Au gym, je voudrais être avec mon conjoint. Avec mon conjoint, je voudrais que nous soyons avec les enfants.

Je ne sais pas quand l'élastique m'avertira qu'il est sur le point de rompre, mais clairement, cette semaine, j'ai pris le dernier petit carré du rouleau du meilleur que j'avais à donner...


mardi 17 avril 2012

Mets ton pyjama!


Perdue dans mes pensées, après avoir couché les enfants, je ne suis pas trop fière de moi...

Un peu plus tôt dans la soirée de lundi....

- Allez les amis, on s'active! Go go go! Princesse Tupperware, va faire pipi, laver tes mains, mettre ton pyjama et t'asseoir dans le salon pour la collation!
- OK!
- Alex, déguédine! Enlève ton kimono, range-le dans le sac, lave tes mains, mets ton pyjama et va t'installer au salon.
- ...
- Max, vient avec maman on va changer ta couche, laver tes mains et s'asseoir dans le salon pour manger des fromages!


Pendant le changement de couche de bébé Tupperware, j'entends mon fils chanter, échapper deux ou trois trucs pour finalement le voir retontir en sous-vêtement dans ma chambre à coucher...

- Qu'est-ce que tu fais?
- Maman? Savais-tu que le chocolat avait été inventé au temps de la renaissance?
- Non, je savais pas. Scram mettre ton pyj!
- Maman? Renaissance ça rime avec Vyvense hein?
- Bravo Watson! Go go go le pyj!
- Maman? Je t'aime!
- Moi aussi.... Allez, va t'habiller!
- Ben oui ben oui... j'y vais là! (Yeux qui rrroule vers le ciel!)
- Arggg...


Dans le salon, Princesse Tupperware attend sa collation, Bébé Tupperware s'installe à ses côtés et je me dépêche de couper du poivron rouge, des branches de céleri et des morceaux de fromage.

Pendant ce temps, dans la salle de bain...

- Maman? Mon ami J aujourd'hui il nous a dit qu'il avait fait un cours de parachute!
- Wow! Es-tu habillé là?
- Maman? C'est plate chez mon ami W, sa mère ne s'entend avec personne dans la maison! Même pas le chien!
- Je sais tu me l'as dit hier... As-tu mis ton pyjama?
- Ben oui, ben oui, je me brosse les dents là!
- Brosse pas tes dents sacramouille... je sers la collation. Tu vas brosser tes dents APRÈS!
- Aahhhh... hihihihi j'avais oublié!
- HABILLE-TOI!

Je sers tranquillement la collation aux petits et me dirige ensuite dans la salle de bain. J'y trouve quoi? Fiston Tupperware, en bobettes et avec un seul bas au pied (l’autre reposant étrangement sur le comptoir de la salle de bain, entre ma brosse à dents et la brosse à cheveux!). Il se passe de la soie dentaire entre les deux palettes avant!

Et c'est là que c'est devenu trop!


Dans ma tête :

Mais veux-tu bien me dire ce que tu fais pour l'amour du ciel! Ça fait 15 minutes que je te dis de mettre ton pyj! Me niaises-tu? Pour vrai là?! Penses-tu que c'est très plaisant de répéter 100x la même chose? Coudonc, me semble que t'es pas déficient, tu pourrais essayer de faire un effort. Ça prend pas un BAC en physique nucléaire pour mettre une C**** de haut de pyj pis le pantalon qui match avec! Ta sœur de 4 ans a réglé le dossier en moins de 6 minutes, pis ton frère de 2 ans a presque changé sa couche tout seul! Tu m'épuises mon grand... tu vas finir par venir à bout du meilleur de moi c'est clair! H-A-B-I-L-L-E T-O-I!!!!


Dans la réalité :

J'ai retiré des mains de mon fils le 4 pieds de fil dentaire qu'il tentait de faire glisser entre ses palettes, j'ai fermé le robinet afin d'éviter une surtaxe pour gaspillage d'eau, j'ai retourné à l'endroit le bas en boule qui traînait à côté de ma brosse à dents, j'ai tendu le chandail de pyjama à mon grand et j'ai attendu qu'il l'enfile. Ensuite, je lui ai tendu le pantalon de pyjama, je lui ai tendu sa serviette pour qu'il la range et je l'ai accompagné calmement dans le salon. (F*** les bas!)

*******************

Alors pourquoi se sent-elle si coupable me direz-vous? Et bien parce que j'ai dû faire tout un effort pour ne pas exploser et lui balancer à la figure toute l'impatience qui pesait sur mes épaules et sur mon cœur ce soir-là! Je suis gênée d'avoir eu envie de crier et de manquer de contrôle. Nous travaillons tellement fort pour demeurer calme dans ce genre de situation pour que notre garçon apprenne lui aussi à faire pareil que je me demande parfois si à vouloir rester trop calme on ne finira pas par devenir fou!

Bien sûr, je sais être indulgente avec moi-même. Je suis capable de reconnaître que je suis humaine et qu'il est normal de perdre patience et d'avoir envie de tout planter là, comme ça, sans préavis. Je sais aussi que la situation dans laquelle nous évoluons est particulière et que je dois cesser de penser que je serai parfaite en tout point et à chaque instant. Mais je déteste sentir que j'aurais eu envie de lui remettre en pleine face quelque chose qu'il ne contrôle pas, quelque chose qui ne se contrôle pas.


Mais comme je le dis (très) souvent..

 Un jour à la fois, demain est encore beaucoup trop loin pour moi!

lundi 16 avril 2012

Le fauteuil



Dans mon salon, il y a un sofa 3 places et un fauteuil une place.

Habituellement, pour écouter la télévision, mes enfants s'assoient sur le grand sofa. Ils se chamaillent quelques minutes pour une des extrémités et ensuite on ne les entend plus.

À quelques occasions, quand je ne suis pas en train de faire du lavage ou de vaquer à une autre occupation domestique, je m’assois dans le fauteuil une place. Chaque fois, j'espère pouvoir relaxer quelques minutes.

En moins de temps qu'il ne le faut pour dire sofa, je suis attaquée de tous côtés par de petites bêtes grouillantes d'énergie et qui cherchent désespérément de la chaleur humaine. De ma chaleur humaine.

Je me retrouve donc avec un grand de 6 ans sur une cuisse, une fillette de 4 ans sur l'autre et un bébé Tupperware qui bouscule tout le monde pour avoir la place de choix : le creux de mon cou. Une fois qu'ils sont tous installés, je regarde le grand divan 3 places et je me dis que nous y serions si bien tous les 4... Mais eux ne sont pas de cet avis.

Je me plains parfois de ne pas pouvoir avoir 5 minutes de répits, de ne pas pouvoir écouter la télévision avec eux sans devoir constamment demander à l'un ou à l'autre d'arrêter de bouger ou de cesser de m'enfoncer son coude dans l'estomac...

Je me plains parfois, mais au fond j'apprécie chaque moment où je peux sentir leur odeur de si près et où je peux voir la satisfaction dans leurs yeux d'avoir pu avoir un petit bout de leur maman... le temps d'une émission de télé.

Je souhaite donc à toutes les mamans du monde un fauteuil une place aussi chaleureux que le nôtre! Mais dès qu'une d'entre-elles découvrent un truc pour éviter les coudes pointus... prière de m'envoyer un courriel!

J'aurais bien voulu prendre une photo de nous 4 sur le fauteuil une place... mais j'avais un petit coude dans les côtes qui m'empêchait de nous prendre en photo... :0)

dimanche 15 avril 2012

Dossier de Maman ::: Gestion de l'agenda


Dans la vie, il faut parfois s'arrêter et prendre les choses une à la fois.

Toutes les mères de famille le savent (sinon elles l'apprennent aujourd'hui!) : un agenda familial sur le frigo c'est bien, mais pas si on doit y passer 10 minutes par jour pour essayer de figurer comment elles arriveront au bout du mois sans faire un AVC!

Depuis quelque temps, je m'impose une discipline rigoureuse concernant la gestion de mon agenda. Habituellement, je le feuillette une dizaine de fois par jour. Je regarde la planification mensuelle et celle hebdomadaire pour finalement m'attarder sur la journée en cours. J'organise mon horaire de travail autour des rendez-vous médicaux ou des journées pédagogiques, je planifie quel parent sera avec quel enfant lors de telle ou telle activité. J'organise chaque journée avec un code de couleur pour ne pas oublier les rendez-vous qui sont « une coche » plus importants que les autres, je fais des petits dessins joyeux pour les activités plaisantes que l'on fera en famille et je raye au feutre noir les journées que j'avais bien hâte de voir passer à la vitesse grand V!

Depuis près d'une semaine, je ne regarde mon agenda qu'une (bon d'accord 2!) fois et ensuite je le range dans ma bourse. Je ne regarde que la journée en cours ou le lendemain. Point.

Pourquoi ai-je décidé de changer ma technique? Parce que c'était trop de stress pour rien. J'ai un tempérament anxieux, alors de regarder sans cesse le planning familial me rendait (presque) folle! Je n'en pouvais plus de me dire que dans deux semaines j'aurais un gros weekend ou que dans 3 semaines je devais prévoir du gardiennage pour mon plus vieux. J'en avais mal au cœur quand je regardais les cases pleines s'aligner devant mes yeux déjà trop cernés à mon goût!

Et puis, je me suis dit : à quoi ça sert d'angoisser pour des cases pleines? Et bien, ça ne sert à rien! Tout ce que cela fait c'est de m'empêcher de profiter du présent, de le vivre pleinement.

Alors qu'à cela ne tienne, dorénavant je prendrai les journées une à la fois! Et quand les journées seront trop longues, on prendra ça une heure à la fois. De toute façon, on se rendra tous à Noël en même temps n'est-ce pas?

Image internet

samedi 14 avril 2012

Bonne fête Bébé Tupperware!


Habituellement, je ne blogue pas le samedi, mais aujourd'hui je fais une entorse à ma propre règle pour partager un petit moment de bonheur avec vous...

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de bébé Tupperware.

Deux ans déjà que ce petit bout d'homme a fait son entrée dans notre vie.

Après une naissance difficile et deux semaines intenses passées aux soins intensifs, tu prenais ta place dans notre petite maison déjà bien pleine. Avoir un troisième enfant n'avait pas été une décision difficile. Tu t'es pointé dans mon ventre sans attendre d'invitation. (Lire ici : Yeah! un bébé-surprise!)

Puis, le temps a passé et tu as grandi. Tu a fais ta place entre ton grand frère et ta grande sœur, qui disons-le, ne s'en laissent pas imposer.

Tu aimes le hockey, les voitures et le Nutella. Tu fait savoir clairement quand tu es mécontent, mais la plupart du temps, tu as un sourire radieux accrocher au visage. Tu es le plus colleux des trois, celui qui réclame le plus qu'on s'occupe de lui, mais tu sais aussi faire preuve de beaucoup d'autonomie.

Chaque journée qui passe me rappelle à quel point je suis chanceuse de t'avoir toi aussi dans ma vie.

Pour tes deux ans, je te souhaite de continuer à faire plein de belles découvertes et de continuer à nous émerveiller comme tu sais si bien le faire!

Bonne fête mon bébé garçon!


vendredi 13 avril 2012

Petit bonheur du vendredi! (11)


C'est vendrediiiii!!!

Se lever aux aurores pour aller travailler,
mais terminer assez tôt pour profiter des rayons du soleil.

Petit arrêt au gym,
Aller chercher les petits à la garderie,
Jouer 30 minutes dehors,
S'installer pour dessiner,
Prendre un repas en famille,
Donner congé de bain et....

RELAXER!

J'adore le vendredi,
mais ça, vous le saviez déjà!

Bon weekend à tous!
Profitez-en bien, car lundi arrivera bien assez vite!

jeudi 12 avril 2012

Hypothèse diagnostique ::: Le résultat


Le soulagement est une sensation étrange, mais agréable. Le soulagement, c'est de mettre enfin derrière soi une source d'inquiétude ou d'anxiété. Le soulagement fait du bien, mais peu parfois cacher d'autres inquiétudes...

Aujourd'hui, nous avons eu le résultat du test ADOS visant à déterminer si notre fils est atteint du syndrome d'Asperger.

Assise dans le bureau, les mains croisées entre les cuisses et les yeux tournés vers le médecin, j'attendais avec impatience le résultat de cette évaluation d'une heure avec une technicienne en éducation spécialisée venue du CHU Ste-Justine spécialement pour notre fils (et d'autres bien sûr!).

Si vous trouvez que je vous fais attendre en ajoutant du texte plutôt que de vous révéler le résultat de l'évaluation... et bien ce n'est rien comparé au temps qui semblait s'éterniser dans le grand bureau éclairé où nous avons été reçu.

Après avoir discuté des changements qui surviendraient sous peu dans la vie de notre garçon, des progrès faits avec l'aide de la nouvelle médication et de l'acharnement des intervenants et de nous, ses parents, le verdict est tombé : pas d'Asperger pour fiston Tupperware.

En résumé, il a une bonne capacité de réciprocité et il a de grandes compétences au niveau verbal et cognitif. À ce point, rien de neuf sous le soleil. Malgré ces bonnes nouvelles, il y a tout de même des éléments importants qui sont ressortis et desquels nous devons tenir compte.

Notre garçon présente des difficultés importantes au niveau de ses interactions sociales. Il ne sait pas comment initier ses relations et peut donc difficilement les maintenir. Il a démontré qu'il ne prenait pas de plaisirs à jouer, à se créer des scénarios ou à faire preuve de créativités dans le jeu. Il ne reconnaît pas bien ses émotions ni celles des autres. De plus, sa psychorigidité est très présente et potentialise son anxiété au point où celle-ci paralyse sa capacité d'autocontrôle.

Pour des parents comme nous qui côtoient les ressources en santé mentale pour enfants depuis quelque temps déjà, tout cela fait du sens. Pour ceux qui n'ont jamais fréquenté ce milieu, le paragraphe précédent ne vous dit probablement rien.

Alors en gros, ce que cette évaluation dit c'est que notre fils ne sait pas comment approcher les autres de façon adéquate et qu'il devient mélanger lorsqu'il ressent une émotion, car cette même émotion est multipliée à l'extrême en raison de son TDA/H. Cela dit aussi qu'il ne s'adapte pas bien du tout aux changements, surtout s'ils sont imprévus, et qu'il devient très anxieux lorsqu'il y a des changements autour de lui. Comme il est incapable de verbaliser ses inquiétudes, il libère la tension via ses comportements inacceptables.

Bref, ce que cela dit aussi c'est que pour nous le marathon aura bien plus que 42 km! Il durera longtemps... Il durera jusqu'à ce que notre fils ait suffisamment cheminé dans son apprentissage de la gestion de ses émotions et de sa compréhension du monde qui l'entoure. Il durera jusqu'à ce qu'il soit capable d'intégrer les concepts abstraits que bien des adultes mettent une vie à maîtriser eux-mêmes. La différence, c'est que nous nous attaquerons au défi maintenant pour que plus tard notre enfant devienne une adulte épanoui, bien dans sa peau et surtout... bien dans sa tête.

Alors oui, je suis soulagé de savoir que mon fils n'est pas atteint du syndrome d'Asperger. Mais non, ça ne deviendra pas moins compliqué. Ce résultat nous éclaire simplement sur le chemin à défricher afin de permettre à notre fils d'être heureux.

mercredi 11 avril 2012

Collaboration spéciale::: Mercure


Le saviez-vous?


La planète Mercure est celle qui est la plus près du soleil.

Elle met 3 mois à en faire le tour.

Cette planète n'a pas d'atmosphère, donc il n'y a pas d'air respirable.

Sur mercure, il fait très très très froid la nuit.

Par contre, le jour il y fait extrêmement chaud.

La surface de Mercure est grise et noire et est recouverte de cratères et de fissures.

Un vaisseau pourrait s'y poser.


Texte écrit en collaboration avec Fiston Tupperware!

mardi 10 avril 2012

Les étoiles d'Alexandre


Ce soir, mon fils est déçu.

Dans son facteur (communément appelé duo-tang à l'époque où moi j'allais à l'école!), il y avait une note invitant les parents d'élèves à venir en classe pour assister à l'exposition sur l'espace et réalisée par mon fils et ses camarades de classe. Malheureusement, avec un préavis de MOINS de 24 h, mon conjoint et moi sommes dans l'impossibilité de nous libérer. (Pas très évident d'être à l'école à 13 h 45 lorsqu'on termine à 14 h 30 et 17 h!)

Mon fils, le regard plein d'espoir, m'expliqua que les élèves avaient travaillé très fort sur ce projet et que ça valait vraiment le déplacement. Il ajouta que les parents des autres enfants seraient là, EUX! (Arggg!)

Mon fils a insisté pour qu'on libère notre agenda et qu'on y fasse une petite place pour son exposition, mais nous avons dû dire non. Il était tellement triste! Il y tenait à ce projet de l'espace. Il a adoré la visite au cosmodôme, a participé à chaque activité et a appris énormément de choses sur les planètes et les étoiles.

D'un côté, je suis déçue aussi de ne pas pouvoir y aller. J'aurais voulu l'entendre me raconter les étapes qui ont mené à une telle exposition. J'aurais voulu le voir me montrer chaque projet, chaque planète, chaque étoile.

Mais d'un autre côté, je veux que mon fils comprenne que ses parents travaillent et qu'ils ne peuvent pas toujours se libérer. Que dans la vie les gens ont des obligations et ne peuvent pas simplement tout annuler pour une exposition de planètes en papier mâché....

Ça sonne faux ce dernier paragraphe n'est-ce pas?

Et puis merde! J'ai dit non, que je n'irais pas, mais j'ai une patronne compréhensive... (Du moins, c'est ce que je verrai demain!)

Alors croisez les doigts pour moi ce soir et qui sait: peut-être pourrais-je finir plus tôt et aller voir ce que ce petit bonhomme à fait de ses dix doigts, histoire de vivre avec lui une autre de ses réussites!

Image internet

lundi 9 avril 2012

Souvenirs d'enfance


Avez-vous des souvenirs d'enfance que vous préféreriez oublier? Moi, quelques un. J'espérais toutefois que mes enfants n'en aient pas. Malheureusement, du haut de ses 6 ans, notre aîné vit déjà avec des souvenirs désagréables, des souvenirs qui le hantent.

Aujourd'hui, je suis allée avec ma marmaille à l'épicerie afin de dénicher un petit quelque chose pour le souper. En attendant notre tour au comptoir des charcuteries, mon fils a croisé un petit garçon qui fréquente la même école que lui. Timidement, cet enfant est venu se placer volontairement dans son champ de vision. En le voyant, mon grand l'a salué gentiment. Le petit l'a salué et est parti. Mon fils a levé les épaules et les yeux en signe d'interrogation.

Je sais qui est ce garçon. C'est un enfant avec qui mon fils a eu une altercation l'année passée. Pas une petite altercation, une GROSSE. Grosse au point d'être suspendu, au point où j'ai dû rencontrer la direction de l'école pendant de longues minutes et au point où la directrice a du me faire entrer rapidement dans son bureau (et fermer la porte) lorsqu'un employé de l'école lui a mentionné que le père du petit garçon que mon fils avait frappé arrivait vers le secrétariat dans un état second de colère.

Cette journée-là, j'ai entendu un père nous décrire de façon peu élogieuse. En résumé, pour que mon fils ait frappé le sien de la sorte, nous devions être des dégénérés de la pire espèce, des parents sans compétences parentales ou simplement des aliénés mentaux. J'ai entendu sa crainte de savoir son fils en danger dans une classe de maternelle et son incompréhension face à l'incapacité des intervenants scolaires à prévenir ou empêcher ce genre de situation.

De retour à la maison, j'ai pleuré de longues heures. Je comprenais sa colère. Je n'aurais pas apprécié du tout que mon fils soit varlopé comme le sien l'a été cette journée-là.

Ces événements ont eu lieu il y a plus de 18 mois, mais je me souviens très bien de chaque mot de cette conversation entre la directrice et ce père de famille.

Dix-huit mois plus tard, nous voilà donc tous réunis à l'épicerie du coin. Cet enfant vient saluer le mien. Le regard de son père croise le mien.

Quand le petit garçon est parti, mon fils m'a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi son ancien camarade de classe était venu le saluer. Il m'expliqua qu'à l'école, ce même enfant s'enfuit en courant lorsqu'il l'approche. Qu'il avait tenté à plusieurs reprises de s'excuser auprès de lui des gestes commis l'an passé... mais sans succès. Mon fils ajouta qu'il se sentait nono... Qu'il se doutait bien que les gens pensent de lui qu'il est un « con qui ne fait jamais rien de bien ». Il a tenu des propos du genre jusqu'à ce que les courses soient finies.

Dans la voiture, j'ai même dû hausser le ton pour qu'il cesse de ressasser toute cette histoire dans sa tête et qu'il se concentre sur ses bons coups des dernières semaines. Il a accepté, mais j'ai bien vu la tristesse dans son regard. Vous savez, cette tristesse qui, lorsqu'elle s'empare de vous, vous donne l'impression que vous n'y arriverez jamais? Celle qui vous gâche la vie parce que, malgré tout ce que vous faites pour vous en débarrasser, elle ne cesse de revenir vous hanter au moment où vous vous y attendez le moins?

Ce soir, mon fils a fini sa soirée en beauté. Il a mangé son souper, fait toutes ses routines, a lu une histoire et bordé son petit frère. Une fois au lit, malgré la satisfaction des réussites qui se succèdent, il a eu une pensée pour ce petit garçon auprès duquel il n'arrive pas à se racheter.

Aujourd'hui, j'aurais voulu prendre la tristesse de mon fils simplement pour qu'il lève la tête et regarde vers l'avant... plutôt que de fixer ses pieds et de s'acharner sur le passé.